jeudi 16 décembre 2010

LE CANAL SAINT-DENIS VU PAR SOPHIE


Le canal Saint-Denis est relié au canal de l'Ourcq, au bassin de la Villette et au canal Saint-Martin qui constituent le réseau des canaux parisiens qui appartiennent à la Ville de Paris. Ma mission consistait à photographier et à étudier la partie du canal Saint-Denis qui se trouve entre Paris et Aubervilliers. Notre promenade s'étendait de Corentin Cariou au pont du Landy où de nombreuses activités s'y passent. 
L'endroit n'était pas très peuplé mais pas totalement désert non plus. Habitante d'Aubervilliers, je n'ai encore jamais eu l'idée de m'aventurer aussi près du canal et ce fut une réelle découverte pour moi, même si  j'empruntais régulièrement ce chemin pour me rendre dans le quartier chinois qui se trouve juste derrière, Porte d’Aubervilliers. Aujourd'hui je peux découvrir une nouvelle facette de cet endroit grâce à la photographie. 
En premier lieu, je découvris une usine de palettes en bois sur le canal dans laquelle travaillait un ouvrier fort sympathique qui a bien voulu poser pour ma photo. Il soutenait même le fait que son usine de palettes était la meilleure du quartier. Puis j'allais plus loin et je vis le pêcheur Bernard, qui venait quotidiennement se poser à la même place avec sa moto sur le canal. D'autres personnes se rendent sur le canal pour prendre des photos et écouter de la musique ou encore déjeuner entre collègues sous des arbres à deux pas d'une ferraillerie. Des joggeurs et des cyclistes sont prêts à s'arrêter pour poser pour moi. 
En dehors de cela, durant mes ballades j'ai pu remarquer plusieurs chantiers : d'un côté avec « La Plateforme Du Bâtiment », « Le prolongement du Métro ligne 12 » et de l'autre, le chantier du « parc du millénaire »  qui enrichit d'autant plus les activités du canal avec la création d'un centre commercial qui ouvrira ses portes en Avril 2011. De plus, beaucoup de péniches naviguaient en transportant différentes marchandises métallurgiques, des matériaux de construction...
Finalement, ce fut un plaisir d'immortaliser ces différents instants du canal.
Sophie Chen

lundi 6 décembre 2010

LE CANAL SAINT-MARTIN VU PAR DJAMEL


Le canal Saint Martin est certainement l'un des plus charmants de Paris.
Est-ce parce qu'il a été conçu en courbe? Est-ce parce qu'il a inspiré de nombreux cinéastes comme Marcel Carné, des peintres comme Alfred Sisley ou des artistes de la chanson comme Edith Piaf, Mano Solo et tout récemment Lily Allen pour son clip "Fuck you...very much"?

De toute évidence ce canal est un écrin d'eau et de verdure en plein milieu urbain où tout le monde se sent bien. Ce n'est pas un hasard d’y voir, aux beaux jours, les promenades d'amoureux et les pique-niques improvisés entre amis s’essaimer sur tout le long des quais.

J’ai pu y rencontrer beaucoup de personnes qui se prêtaient au jeu avec moi et se laissaient photographier, c'est très appréciable en cette période où le droit à l'image pèse sur l'art de la photographie.

Ce qui est frappant c'est de voir le canal changer de visage selon le moment de la journée. On y voit tantôt des pêcheurs tantôt des employés, tantôt des promeneurs, le canal change sans arrêt de physionomie...

Il y a aussi toutes ces boutiques aux façades colorées qui le rendent encore plus beau, comme un collier de perle posé sur le cou délicat d'une jeune femme.

Et tantôt une péniche, pleine de sable nous rappelle qu'il était la grande route pour ravitailler le ventre de Paris

Le canal Saint Martin accueille aussi les plus démunis : Il y a eu longtemps le long de ses berges les sans abris qui vivaient sous les tentes des Enfants de Don Quichotte et plus récemment des réfugiés Afghans...
Djamel Baghezza 

mardi 30 novembre 2010

LE CANAL DE L'OURCQ VU PAR SABRINE



Lors de ce projet photographique, j’ai découvert le canal de l’Ourcq, qui m’a menée du parc de la villette jusqu’à Bobigny, en voici ma vision :

Au bord de l’eau,
Je fus surprise de vous rencontrer,
Vous qui aimez y flâner.
En arpentant les rives du canal de l’Ourcq
Je fus novice dans ce monde privilégié,
Au premier abord seule et timide.
Vous, vous vous laissiez prendre en photo,
Malgré le mode auto, je découvris la sensibilité
Du monde, de l’eau, des autres.
Ici, riches et pauvres,
Dans ces endroits si paisibles,
Forment une assemblée harmonieuse.
C’est ainsi que je vous vis, vous,
De cette péniche,
Toute l’humanité
D’un regard neuf et subjugué,
Hommes, femmes,
Réceptifs ou fuyants
Simples passants ou habitués,
Cyclistes ou pêcheurs,
Artistes ou flâneurs.
Et au fil des clichés et des mises au point,
J’ai compris que la vie
était là, simplement.
Je reviendrai bientôt…
En attendant, je vous adresse ce poème.
Sabrine Youssef

mercredi 17 novembre 2010

LE CANAL SAINT-DENIS VU PAR YACINE



J’ai toujours vécu à côté du canal Saint-Denis. Etant petit, j’y jouais souvent. Je m’amusais à faire des graffitis, je jetais des pétards dans l’eau. C’était l’endroit parfait pour faire des ricochets ! Plus grand j’y allais pour mon footing, sans faire attention à ce qui m’entourait.
Aujourd’hui avec un appareil photo, je vois ce canal sous un angle que je n’avais jamais abordé. Je me suis promené entre l’écluse 3 et 6, entre Aubervilliers et Saint-Denis. La première chose que j’ai remarqué c’est la différence entre les deux rives. L’une a été rénovée et aménagée aménagée récemment, l’autre laissée dans son état naturel. Il y a donc une rive avec une fréquentation très importante et une autre complètement déserte.
Avec un appareil photo, on aborde les choses différemment, on prend le temps de regarder autour de soi, de discuter avec les gens. On fait plus attention aux détails. Je n’avais jamais fait attention à l’architecture des lieux, aux gens qui y travaillent ou qui y vivent. J’ai remarqué aussi une très forte présence de la nature, avec des ponts, des bateaux, ce qui donnent un univers complètement différent de là où l’on vit, à quelques pas de là.
Yacine Mamouni

lundi 1 novembre 2010

LE CANAL DE L'OURCQ ET LE BASSIN DE LA VILLETTE VUS PAR NOOSRATH


Quai de l’Oise / Quai de Seine

Je commence mon parcours le long du quai de l’Oise où je photographie l’écluse n°1 du pont de Flandre qui mène du canal de l’Ourcq au canal Saint-Denis. Là, Alain le marinier m’explique que cette écluse ouvre la circulation entre les canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis et que sa dénivellation peut aller jusqu’à 10 mètres de profondeur.
Je poursuis mon chemin le long du quai de l’Oise et je fais la connaissance d’une infirmière qui aime dessiner en ce lieu. Je rencontre aussi Yaan, le guitariste, qui me fait découvrir son atelier de peinture situé sous le passage des voûtes.
Du haut de la passerelle noire de ce quai, j’entrouvre un grillage donnant accès au chemin de fer désaffecté de la petite ceinture. Une belle vue du canal se présente à moi et j’en profite pour la photographier.
Plus loin, j’arrive sur la place Joinville qui est bondée de monde… c’est dimanche matin et c’est le jour du marché.

Le pont de Crimée sépare le quai de l’Oise du quai de la Seine qui borde le bassin de la Villette. J’arrive à un moment où la circulation routière et piétonne s’arrête pour observer le passage des bateaux sous ce pont levant.
Juste en face, j’observe que l’immense hôtel Holiday inn Express accueille des touristes français et étrangers et quiconque veut s’arrêter pour se restaurer ou juste boire un verre dans son café.

En contournant cet hôtel, j’accède au Paris plage du bassin de la Villette. Je suis aussitôt surprise par les couleurs flashy des parasols et des chaises ! C’est la première fois que j’entre dans Paris plage et je trouve que ces couleurs vives annoncent bien l’ambiance festive du lieu.

De vieux amis se retrouvent pour une partie de dames. Certains préfèrent s’adonner à la lecture, au bronzage ou faire une sieste, d’autres font un pique-nique.
J’esquisse un sourire en regardant des enfants s’aventurer à l’escrime ou à la pétanque, titiller un clown dans son immobilité ou sautiller de joie sous les jeux d’eau.
Quelques instants, je reste pensive en lisant les mots colorés qui surplombent en caractère gras les murs du MK2.

Enfin, après plusieurs jours de balade sur ces quais, mon parcours photographique s’achève la nuit, face à l’imposante Rotonde de la Villette. Je m’assois au bout du quai de Seine et réalise qu’au fil de l’eau, les hommes et femmes se sentent bien.
Noosrath Abdoul Hakim

samedi 23 octobre 2010

LE CANAL SAINT-DENIS VU PAR LIONEL


Notre mission était de partir de la passerelle de la fraternité jusqu'à la gare de Saint Denis en suivant le canal. Nous avons pris des photos, en observant la nature et en photographiant les gens du coin. Quand on observe bien, ça change, on voit autrement. Je connais le bord du canal depuis que je suis tout petit mais j’ai découvert des choses que je n’avais jamais vues avant : les fontaines près des écluses, les bites d’amarrage le long des quais et toutes les fleurs.
J’ai commencé à prendre des photos à partir du quai en face du stade de France jusqu'à la gare, puis j’ai changé de quai pour avoir un autre point de vue de toutes ces scènes de vie…
J’ai rencontré plusieurs personnes notamment des pêcheurs, un marinier et une famille de roms.
J’ai aussi pris des photos du pont de Stains jusqu'à Paris. J’ai rencontré des ouvriers qui travaillent pour la construction du métro 12, un cariste chinois et j’ai assisté à un chargement de péniche. Ca m’a fait découvrir le canal et toutes ses activités industrielles.
J’ai appris à observer… A avoir le bon coup d’œil pour prendre des bonnes photos. J’ai appris à bien cadrer. Comme la photo du vieux pêcheur : j’ai attendu le bon moment quand il a soulevé sa canne à pêche, je voulais le prendre en pleine action et j’ai réussi.
Quand j’étais sur le bord du canal, j’étais émerveillé par les gens qui s’occupaient à leur façon, certains jouaient avec leurs enfants, d’autres faisaient du skate et du vélo.
Je retournerai sûrement au bord du canal pour prendre des photos car je m’intéresse de plus en plus aux recoins de ma ville.
Lionel Guelable

dimanche 17 octobre 2010

LE CANAL SAINT-MARTIN VU PAR PRESLAVA



Au fil du canal Saint-Martin

Je balaye avec mon appareil photo tout le quai de Jemmapes au bord du canal Saint-Martin jusqu’à la rue du Faubourg du Temple où il plonge sous le boulevard Jules Ferry. J’arrive sur le canal par le boulevard de la Villette. La première chose que j’aperçois en me dirigeant vers le quai ce sont les œuvres de deux artistes de street art, Spaces Invaders et Oré, qui avaient marqué les lieux. Leurs créations est là comme pour prévenir le promeneur non averti qu’il entre dans un espace où l’expression artistique tient une place primordiale. Ils ouvrent la porte vers les quais et vers de nouvelles découvertes et m’accompagnent, avec les œuvres d’autres artistes, tout au long de mes errances au bord du canal.

En arrivant au bord de l’eau je découvre le vide et le calme. Il y a très peu de passants jusqu’au pont de la rue Louis Blanc, juste quelques touristes perdus et les agents qui assurent la sécurité. Je continue ma ballade toujours tout droit et je prends en photo les lieux, c’était ma manière de faire connaissance avec le canal et ses habitués. Je reste pendant des heures à observer à travers l’objectif et je ne vois pas le temps passer. Le premier jour je fais du repérage et les jours suivants je cherche des personnages, des situations, des reflets dans l’eau, je me concentre sur les détails et sur la vie au bord de l’eau. Je m’aperçois de la diversité des personnes qui fréquentent ces lieux. Le canal Saint-Martin apporte à chacun quelque chose, chacun vient pour trouver ou bien pour abandonner une « atmosphère ». En commençant par les personnes sans logement qui trouvent abri dans les squares du canal, les couples d’amoureux qui recherchent l’ambiance magique et romantique que l’eau et les passerelles apportent, les amis qui se retrouvent pendant leur pause déjeuner ou pour les pique-niques nocturnes et surtout les solitaires qui viennent avec une bière à la main ou bien un livre, ils sont tous là pour chercher l’inspiration, la romance, le calme car une atmosphère paisible se dégage de l’eau et incite à la détente et à l’apaisement.

Je rencontre trois amis qui viennent pêcher de la perche dans le canal pendant leur pause déjeuner. Ils attrapent quelques poissons, moi je prends quelques clichés mémorables et aussitôt ils rejettent le poisson dans l’eau. C’est absolument surréaliste de voir un d’eux manier si habillement la canne à pêche malgré son allure d’aristocrate anglais et son costume et cravate. Je rencontre également Éric, le colleur d’affiches. Il est connu dans le monde entier par les artistes de street art qui lui envoient leurs œuvres pour les coller dans les rues parisiennes. Je vois aussi les Afghans qu’on avait délogés du canal quelques jours avant mon arrivée, j’en aperçois deux en train de sécher leurs vêtements à l’écluse dans le square Eugène Varlin. Je n’ose pas les approcher de peur de les déranger, je vole juste une image de leurs instants d’attente à côté du linge séchant.

Le canal Saint-Martin offre des images sublimes des reflets dans l’eau. De jour comme de nuit, je m’amuse comme un enfant à prendre les reflets des façades des bâtiments, des arbres, des gens qui longent le canal et à jouer avec les lumières qui se reflètent dans l’eau. Le canal est encore plus magique pendant la nuit avec cette lumière tamisée offrant une ambiance idéale pour les fêtes et pique-niques nocturnes pour lesquels il est bien connu.

L’appareil photo m’a permis de découvrir le canal comme je n’aurais jamais pu le faire autrement. Comme Georges Perec, muni d’un stylo et du papier s’est posé un jour dans un café sur la place Saint-Sulpice avec l’idée de faire une Tentative d’épuisement d’un lieu parisien en prenant en note tout ce qu’il voyait, moi de même, mais avec l’appareil photo en main, j’ai fait une tentative d’épuisement du Canal Saint-Martin. J’espère que j’ai réussi au moins en partie... J’ai apprivoisé les lieux ou ce sont plutôt les lieux qui m’ont apprivoisée, en tout cas aujourd’hui je me sens comme chez moi au bord de l’eau du canal Saint-Martin et je sais que là-bas je pourrais toujours trouver l’atmosphère dont j’ai besoin.
Preslava Mihaylova

lundi 11 octobre 2010

Le canal de l'Ourcq vu par Jessye



Cher journal,

Je t’écris près du canal de L’Ourcq. Tu dois bien te demander ce que j’y fais ? J’ai commencé un stage photographique me proposant de photographier la vie au fil de l’eau. Et comme tu l’as deviné, on m’a attribué le canal de L’Ourcq ! Je ne savais même pas où il se trouvait… Mais depuis que je l’ai localisé, je m’y rends chaque jour en essayant de m’imprégner de la vie aux alentours. Et justement, sous mes yeux à cet instant, se trouve un homme dormant à plat ventre pendant qu’une péniche passe. Quel tableau saisissant, lui parait s’être écrasé au sol, tandis que la péniche remplie de touristes est des plus vivantes !

Un peu plus loin, je peux apercevoir des personnes pique-niquant, riant, s’amusant au bord du canal, cela me donne presque envie de manger avec eux !
J’ai un peu peur de les prendre en photo, toi-même tu sais combien je peux être timide, mais mon envie de les immortaliser dans un moment de leur vie est plus forte, alors tel un paparazzi, je tourne autour d’eux pour prendre le meilleur cliché.

Mes pieds me font mal, je pense prendre une navette pour continuer à explorer les lieux. J’en prends donc une au bassin de la Villette pour me diriger vers Aulnay. Des paysages tout en contraste défilent devant moi. Je longe le parc de la Villette qui est plein de monde ; Après les moulins de Pantin, la nature se fait plus présente et les rencontres plus rares.

Au détour d’un pont, je vois de précaires habitations de Rroms, je me sens mal à l’aise de les regarder ainsi à l’abri dans la navette. Pour la première fois, j’ai presque  l’impression de faire preuve de voyeurisme. Je me sens comme spectatrice, ne faisant pas partie de ce flot de vie.

Mais un peu plus loin, la bonne humeur et la joie de vivre font à nouveau son apparition au travers de tagueurs écoutant bruyamment de la musique. Ils nous font signe de la main ! Je fixe alors mon objectif pour saisir cet instant de vie…Que c’est agréable, j’en oublierais presque que je suis en reportage et que la nuit va bientôt tomber… Je ne vois plus très bien ce que j’écris, alors je te laisse cher journal découvrir à travers les photos que je joins dans les pages suivantes, d’autres instants précieux où des populations si différentes se croisent et se mélangent pour former un tout : la vie près du canal de l’Ourcq. 

Jessye Pade

mercredi 29 septembre 2010

LA SEINE VUE PAR SOFIEN, le quai Saint-Bernard



Voyage au fil de l’eau

Du pont d’Austerlitz  à celui de Sully
Le long de la Seine
Au fil de l’eau
S’étend le quai Saint-Bernard
  
L’instant d’un baiser
L’amour s’empare du quai
Le temps s’arrête
Et nous avec
  
Au fil du jour
Un clown survient
Un fantôme paraît
Le quai devient surréaliste
  
Mais d’un autre côté
Le soupir domine
La tristesse arrive
La vie semble si triste

Puis un autre monde s’arrime
Sous un manteau de nuit
La fête advient
L’ivresse surgit
  
Le long du voyage
Le temps d’une photo
On rêve et s’endort
Au fil de l’eau


Sofien Murat

mercredi 15 septembre 2010

LE CANAL SAINT-DENIS VU PAR SUZANNE

J’ai toujours habité à Aubervilliers, à quelques minutes du canal Saint-Denis et pourtant je n’y avais jamais prêté attention. Je voyais le canal de loin, en passant en voiture ou en traversant les ponts. J’en avais une idée assez vague : des quais déserts, non aménagés et envahis par les mauvaises herbes.

Grâce à la photographie, j’ai pris le temps de regarder autour de moi, de m’approcher de ce canal et d’y apprécier les paysages. J’y ai alors remarqué de très belles scènes de vie. Durant mes ballades, j’ai rencontré un grand nombre de personnes, pour qui, contrairement à moi, ce canal est un lieu familier. La photographie permet à chacun de donner sa vision des lieux, des gens ou même de la vie. Il faut être patient comme un pêcheur et savoir surmonter ses appréhensions pour faire une belle photo. On sort de cette expérience avec une perception différente du monde qui nous entoure.




J’ai voulu montrer à travers mes photos qu’il y avait deux visages de ce canal. D’un côté, c’est un paysage industriel avec les travaux pour le prolongement de la ligne de métro 12, la construction du centre commercial du millénaire à la Porte d’Aubervilliers, mais également les transports de marchandises sur les bateaux, et de l’autre, c’est un endroit tranquille, aménagé, où il fait bon se promener. Cela crée un univers assez particulier et cette étendue d’eau à la frontière de deux mondes est une source d’inspiration.
J’y ai rencontré des mariniers, l’éclusier qui vit avec sa femme et son chien dans une maison près de l’écluse 3, des joggeurs, des cyclistes, Wanda et Dominique : deux vieilles amies aimant se balader le long du canal, ou encore Johany et Virginie, deux jeunes filles profitant de la tranquillité de l’endroit pour déguster leur Mac Do, assises à l’avant de leur voiture sur le quai. J’ai également fait la connaissance de « l’Indien », un ancien sans-domicile vivant dans une maison près de l’écluse et à l’imagination débordante ; il affirme, en effet, pêcher des crapauds en compagnie de son cheval.

Au final, ces promenades ont été aussi riches en rencontres qu’ instructives : Saviez-vous que pour traverser le canal, une péniche devait franchir de nombreuses écluses composées d’un sas qui permet de réguler le niveau de l’eau ? Ou encore que sous les quais, se trouvent des pipelines qui permettent d’acheminer le pétrole jusqu’aux villes ? 

Suzanne Tran