mercredi 29 septembre 2010

LA SEINE VUE PAR SOFIEN, le quai Saint-Bernard



Voyage au fil de l’eau

Du pont d’Austerlitz  à celui de Sully
Le long de la Seine
Au fil de l’eau
S’étend le quai Saint-Bernard
  
L’instant d’un baiser
L’amour s’empare du quai
Le temps s’arrête
Et nous avec
  
Au fil du jour
Un clown survient
Un fantôme paraît
Le quai devient surréaliste
  
Mais d’un autre côté
Le soupir domine
La tristesse arrive
La vie semble si triste

Puis un autre monde s’arrime
Sous un manteau de nuit
La fête advient
L’ivresse surgit
  
Le long du voyage
Le temps d’une photo
On rêve et s’endort
Au fil de l’eau


Sofien Murat

mercredi 15 septembre 2010

LE CANAL SAINT-DENIS VU PAR SUZANNE

J’ai toujours habité à Aubervilliers, à quelques minutes du canal Saint-Denis et pourtant je n’y avais jamais prêté attention. Je voyais le canal de loin, en passant en voiture ou en traversant les ponts. J’en avais une idée assez vague : des quais déserts, non aménagés et envahis par les mauvaises herbes.

Grâce à la photographie, j’ai pris le temps de regarder autour de moi, de m’approcher de ce canal et d’y apprécier les paysages. J’y ai alors remarqué de très belles scènes de vie. Durant mes ballades, j’ai rencontré un grand nombre de personnes, pour qui, contrairement à moi, ce canal est un lieu familier. La photographie permet à chacun de donner sa vision des lieux, des gens ou même de la vie. Il faut être patient comme un pêcheur et savoir surmonter ses appréhensions pour faire une belle photo. On sort de cette expérience avec une perception différente du monde qui nous entoure.




J’ai voulu montrer à travers mes photos qu’il y avait deux visages de ce canal. D’un côté, c’est un paysage industriel avec les travaux pour le prolongement de la ligne de métro 12, la construction du centre commercial du millénaire à la Porte d’Aubervilliers, mais également les transports de marchandises sur les bateaux, et de l’autre, c’est un endroit tranquille, aménagé, où il fait bon se promener. Cela crée un univers assez particulier et cette étendue d’eau à la frontière de deux mondes est une source d’inspiration.
J’y ai rencontré des mariniers, l’éclusier qui vit avec sa femme et son chien dans une maison près de l’écluse 3, des joggeurs, des cyclistes, Wanda et Dominique : deux vieilles amies aimant se balader le long du canal, ou encore Johany et Virginie, deux jeunes filles profitant de la tranquillité de l’endroit pour déguster leur Mac Do, assises à l’avant de leur voiture sur le quai. J’ai également fait la connaissance de « l’Indien », un ancien sans-domicile vivant dans une maison près de l’écluse et à l’imagination débordante ; il affirme, en effet, pêcher des crapauds en compagnie de son cheval.

Au final, ces promenades ont été aussi riches en rencontres qu’ instructives : Saviez-vous que pour traverser le canal, une péniche devait franchir de nombreuses écluses composées d’un sas qui permet de réguler le niveau de l’eau ? Ou encore que sous les quais, se trouvent des pipelines qui permettent d’acheminer le pétrole jusqu’aux villes ? 

Suzanne Tran