samedi 23 octobre 2010

LE CANAL SAINT-DENIS VU PAR LIONEL


Notre mission était de partir de la passerelle de la fraternité jusqu'à la gare de Saint Denis en suivant le canal. Nous avons pris des photos, en observant la nature et en photographiant les gens du coin. Quand on observe bien, ça change, on voit autrement. Je connais le bord du canal depuis que je suis tout petit mais j’ai découvert des choses que je n’avais jamais vues avant : les fontaines près des écluses, les bites d’amarrage le long des quais et toutes les fleurs.
J’ai commencé à prendre des photos à partir du quai en face du stade de France jusqu'à la gare, puis j’ai changé de quai pour avoir un autre point de vue de toutes ces scènes de vie…
J’ai rencontré plusieurs personnes notamment des pêcheurs, un marinier et une famille de roms.
J’ai aussi pris des photos du pont de Stains jusqu'à Paris. J’ai rencontré des ouvriers qui travaillent pour la construction du métro 12, un cariste chinois et j’ai assisté à un chargement de péniche. Ca m’a fait découvrir le canal et toutes ses activités industrielles.
J’ai appris à observer… A avoir le bon coup d’œil pour prendre des bonnes photos. J’ai appris à bien cadrer. Comme la photo du vieux pêcheur : j’ai attendu le bon moment quand il a soulevé sa canne à pêche, je voulais le prendre en pleine action et j’ai réussi.
Quand j’étais sur le bord du canal, j’étais émerveillé par les gens qui s’occupaient à leur façon, certains jouaient avec leurs enfants, d’autres faisaient du skate et du vélo.
Je retournerai sûrement au bord du canal pour prendre des photos car je m’intéresse de plus en plus aux recoins de ma ville.
Lionel Guelable

dimanche 17 octobre 2010

LE CANAL SAINT-MARTIN VU PAR PRESLAVA



Au fil du canal Saint-Martin

Je balaye avec mon appareil photo tout le quai de Jemmapes au bord du canal Saint-Martin jusqu’à la rue du Faubourg du Temple où il plonge sous le boulevard Jules Ferry. J’arrive sur le canal par le boulevard de la Villette. La première chose que j’aperçois en me dirigeant vers le quai ce sont les œuvres de deux artistes de street art, Spaces Invaders et Oré, qui avaient marqué les lieux. Leurs créations est là comme pour prévenir le promeneur non averti qu’il entre dans un espace où l’expression artistique tient une place primordiale. Ils ouvrent la porte vers les quais et vers de nouvelles découvertes et m’accompagnent, avec les œuvres d’autres artistes, tout au long de mes errances au bord du canal.

En arrivant au bord de l’eau je découvre le vide et le calme. Il y a très peu de passants jusqu’au pont de la rue Louis Blanc, juste quelques touristes perdus et les agents qui assurent la sécurité. Je continue ma ballade toujours tout droit et je prends en photo les lieux, c’était ma manière de faire connaissance avec le canal et ses habitués. Je reste pendant des heures à observer à travers l’objectif et je ne vois pas le temps passer. Le premier jour je fais du repérage et les jours suivants je cherche des personnages, des situations, des reflets dans l’eau, je me concentre sur les détails et sur la vie au bord de l’eau. Je m’aperçois de la diversité des personnes qui fréquentent ces lieux. Le canal Saint-Martin apporte à chacun quelque chose, chacun vient pour trouver ou bien pour abandonner une « atmosphère ». En commençant par les personnes sans logement qui trouvent abri dans les squares du canal, les couples d’amoureux qui recherchent l’ambiance magique et romantique que l’eau et les passerelles apportent, les amis qui se retrouvent pendant leur pause déjeuner ou pour les pique-niques nocturnes et surtout les solitaires qui viennent avec une bière à la main ou bien un livre, ils sont tous là pour chercher l’inspiration, la romance, le calme car une atmosphère paisible se dégage de l’eau et incite à la détente et à l’apaisement.

Je rencontre trois amis qui viennent pêcher de la perche dans le canal pendant leur pause déjeuner. Ils attrapent quelques poissons, moi je prends quelques clichés mémorables et aussitôt ils rejettent le poisson dans l’eau. C’est absolument surréaliste de voir un d’eux manier si habillement la canne à pêche malgré son allure d’aristocrate anglais et son costume et cravate. Je rencontre également Éric, le colleur d’affiches. Il est connu dans le monde entier par les artistes de street art qui lui envoient leurs œuvres pour les coller dans les rues parisiennes. Je vois aussi les Afghans qu’on avait délogés du canal quelques jours avant mon arrivée, j’en aperçois deux en train de sécher leurs vêtements à l’écluse dans le square Eugène Varlin. Je n’ose pas les approcher de peur de les déranger, je vole juste une image de leurs instants d’attente à côté du linge séchant.

Le canal Saint-Martin offre des images sublimes des reflets dans l’eau. De jour comme de nuit, je m’amuse comme un enfant à prendre les reflets des façades des bâtiments, des arbres, des gens qui longent le canal et à jouer avec les lumières qui se reflètent dans l’eau. Le canal est encore plus magique pendant la nuit avec cette lumière tamisée offrant une ambiance idéale pour les fêtes et pique-niques nocturnes pour lesquels il est bien connu.

L’appareil photo m’a permis de découvrir le canal comme je n’aurais jamais pu le faire autrement. Comme Georges Perec, muni d’un stylo et du papier s’est posé un jour dans un café sur la place Saint-Sulpice avec l’idée de faire une Tentative d’épuisement d’un lieu parisien en prenant en note tout ce qu’il voyait, moi de même, mais avec l’appareil photo en main, j’ai fait une tentative d’épuisement du Canal Saint-Martin. J’espère que j’ai réussi au moins en partie... J’ai apprivoisé les lieux ou ce sont plutôt les lieux qui m’ont apprivoisée, en tout cas aujourd’hui je me sens comme chez moi au bord de l’eau du canal Saint-Martin et je sais que là-bas je pourrais toujours trouver l’atmosphère dont j’ai besoin.
Preslava Mihaylova

lundi 11 octobre 2010

Le canal de l'Ourcq vu par Jessye



Cher journal,

Je t’écris près du canal de L’Ourcq. Tu dois bien te demander ce que j’y fais ? J’ai commencé un stage photographique me proposant de photographier la vie au fil de l’eau. Et comme tu l’as deviné, on m’a attribué le canal de L’Ourcq ! Je ne savais même pas où il se trouvait… Mais depuis que je l’ai localisé, je m’y rends chaque jour en essayant de m’imprégner de la vie aux alentours. Et justement, sous mes yeux à cet instant, se trouve un homme dormant à plat ventre pendant qu’une péniche passe. Quel tableau saisissant, lui parait s’être écrasé au sol, tandis que la péniche remplie de touristes est des plus vivantes !

Un peu plus loin, je peux apercevoir des personnes pique-niquant, riant, s’amusant au bord du canal, cela me donne presque envie de manger avec eux !
J’ai un peu peur de les prendre en photo, toi-même tu sais combien je peux être timide, mais mon envie de les immortaliser dans un moment de leur vie est plus forte, alors tel un paparazzi, je tourne autour d’eux pour prendre le meilleur cliché.

Mes pieds me font mal, je pense prendre une navette pour continuer à explorer les lieux. J’en prends donc une au bassin de la Villette pour me diriger vers Aulnay. Des paysages tout en contraste défilent devant moi. Je longe le parc de la Villette qui est plein de monde ; Après les moulins de Pantin, la nature se fait plus présente et les rencontres plus rares.

Au détour d’un pont, je vois de précaires habitations de Rroms, je me sens mal à l’aise de les regarder ainsi à l’abri dans la navette. Pour la première fois, j’ai presque  l’impression de faire preuve de voyeurisme. Je me sens comme spectatrice, ne faisant pas partie de ce flot de vie.

Mais un peu plus loin, la bonne humeur et la joie de vivre font à nouveau son apparition au travers de tagueurs écoutant bruyamment de la musique. Ils nous font signe de la main ! Je fixe alors mon objectif pour saisir cet instant de vie…Que c’est agréable, j’en oublierais presque que je suis en reportage et que la nuit va bientôt tomber… Je ne vois plus très bien ce que j’écris, alors je te laisse cher journal découvrir à travers les photos que je joins dans les pages suivantes, d’autres instants précieux où des populations si différentes se croisent et se mélangent pour former un tout : la vie près du canal de l’Ourcq. 

Jessye Pade